Le CEO d’Azur Drones, Jean-Marc Crépin, est l’invité de Jeanne Baron dans l’Hebdo des PME sur BFM Business.
Jeanne Baron : Jean-Marc Crépin, Bonjour. Vous êtes le Président Directeur Général d’Azur Drones, l’un des leaders mondiaux du drone de surveillance. Aujourd’hui, on va parler avec vous de sécurité. Quelles sont les limites des systèmes de sécurité tels qu’on les connaît aujourd’hui ?
Jean-Marc Crépin : La sécurisation des sites industriels connaît actuellement de nombreuses avancées technologiques. On installe beaucoup de systèmes : des caméras évidemment, caméras optiques pour le jour, caméras thermiques pour la nuit, des radars, des grillages sensitifs… Un certain nombre de technologies mais qui présentent toutes une limite : les zones blanches, c’est-à-dire les zones où on ne voit rien et où il y a toujours un risque d’intrusion. D’où la nécessité d’avoir toujours du personnel au sol et des agents de sécurité qu’on peut parfois mettre en situation de danger.
Jeanne Baron : Alors justement, Jean-Marc Crépin, en quoi votre système change-t-il la donne ? Et surtout j’aimerais savoir ce qu’est un drone autonome ?
Jean-Marc Crépin : Skeyetech, le drone autonome développé par Azur Drones depuis cinq ans, n’est rien d’autre qu’un œil déporté finalement. C’est une caméra en troisième dimension qui va permettre d’améliorer le niveau de sécurisation d’un site, que ce soit un site sensible ou un site industriel. Il est d’une utilisation extrêmement facile : il est autonome ce qui signifie que, sur une intrusion, il va décoller tout seul de sa station d’accueil, réaliser sa mission, et une fois la mission terminée, venir se poser dans sa station pour être rechargé. Cela signifie qu’un simple opérateur, un agent de sécurité, est capable de l’exploiter comme une caméra basique, à distance, sans avoir besoin d’une formation quelconque.
Jeanne Baron : Vous parlez de drones autonomes. Est ce qu’on peut dire que c’est une fiction ou déjà une réalité ?
Jean-Marc Crépin : C’est bien plus qu’une fiction, c’est une réalité puisqu’on a déjà installé plusieurs dizaines de sites industriels, en France et à l’International, notamment au Moyen-Orient. C’est donc une réalité, mais une réalité complexe, qui a nécessité plus de cinq ans de Recherche et Développement. Et pour pouvoir réussir ces implantations dans un monde où la
sécurité et la réglementation sont importants, nous avons dû passer notamment par l’approbation de la Direction Générale de l’Aviation Civile. Skeyetech est le premier drone autonome homologué en Europe, et c’est une solution française !
Jeanne Baron : Cela me fait toujours plaisir dans cette émission de recevoir des solutions françaises et qui marche bien. On imagine que c’était un marché extrêmement concurrentiel, que vous n’êtes pas le seul sur ce marché ?
Jean-Marc Crépin : On n’est pas seul, et je vais peut-être vous surprendre, mais j’en suis heureux. J’en suis heureux puisque, comme ce marché est totalement nouveau, ça prouve qu’on ne s’est pas trompé de segments de marché. Nous avons des concurrents évidemment, aujourd’hui essentiellement israéliens et américains, ce qui signifie que nous avons une bataille à mener pour développer la French Tech et notre solution dans le monde. Nous avons beaucoup d’ambition, cela fait longtemps que nous travaillons sur cette solution. Pour un tel projet, il faut beaucoup de Recherche et Développement, donc beaucoup de talents. Et je suis très fier parce qu’en France, on a énormément de talents. Chez Azur Drones, on a une équipe de 55 personnes, toutes très talentueuses. Il faut aussi du financement, ce qui signifie qu’il faut régulièrement faire appel à des investisseurs. On a cette chance aujourd’hui que des investisseurs viennent nous voir et sont intéressés par notre solution, donc on souhaite vraiment continuer à accélérer notre développement, notamment à l’international.
Jeanne Baron : On vous le souhaite ! Et ce que je vous propose, c’est de revenir sur ce plateau quand vous en serai là ! Azur Drones, une société dont on n’a pas fini d’entendre parler.